Les deepfakes — ces contenus audio, vidéo ou images modifiés grâce à l’intelligence artificielle pour imiter des voix ou des visages de manière ultra-réaliste — sont en train de transformer la façon dont nous consommons, produisons et vérifions l’information. Longtemps réservés à des usages expérimentaux ou humoristiques, ils s’immiscent désormais dans la publicité, le cinéma, la formation, mais aussi… la désinformation.
Une technologie de plus en plus accessible
Grâce à l’amélioration des modèles génératifs comme les GANs (Generative Adversarial Networks), il est désormais possible de créer un deepfake en quelques clics avec des outils gratuits ou peu coûteux. Des plateformes comme Synthesia ou HeyGen permettent par exemple de générer des avatars réalistes pour présenter des contenus en vidéo, utiles en entreprise ou pour des influenceurs.
Des cas d’usage professionnels légitimes
De nombreuses entreprises utilisent les deepfakes pour doubler des vidéos dans plusieurs langues sans recourir à des acteurs, ou pour animer des formations en ligne avec un avatar personnalisé. Les studios de cinéma l’utilisent aussi pour des scènes complexes, voire pour recréer des acteurs disparus.
Les dangers de la désinformation
Mais les deepfakes posent aussi un problème majeur : la manipulation. En politique, dans les médias ou les arnaques financières, ils sont déjà utilisés pour créer de faux discours, simuler des vidéos compromettantes ou imiter des voix à des fins d’arnaque téléphonique (deepvoice scam). La vérification des sources devient plus cruciale que jamais.
Vers un encadrement nécessaire
Des initiatives comme le Content Authenticity Initiative (Adobe, Microsoft, etc.) cherchent à authentifier les contenus numériques. La législation, quant à elle, commence à s’adapter, notamment dans l’Union européenne avec le Digital Services Act. Les marques doivent dès maintenant intégrer une stratégie de gestion du risque face à ces contenus.
Conclusion
Les deepfakes sont une vitrine fascinante de l’évolution de l’IA générative. Utilisés à bon escient, ils ouvrent des perspectives inédites. Mal encadrés, ils peuvent devenir un véritable cauchemar informationnel. Pour AMdigital.ch, la mission est claire : informer, sensibiliser, et conseiller les entreprises dans une utilisation éthique de ces technologies.
Source : MIT Technology Review, Adobe Content Authenticity Initiative, Synthesia.io, Politico EU.